Ce mois-ci, nous fêtions l’anniversaire de la mort de Sharon Jones (1956-2016). Son label historique, Daptone Records, sortait un album posthume rendant hommage à sa carrière. Une soul évocatrice des débuts de la Motown voire de la northern soul qui la suit, une voix qui réchauffe, un jeu sur la stéréo qui fait frissonner et de superbes instrumentistes. Mais écoutez plutôt…
Sharon Jones évolue tout d’abord dans le gospel. Des débuts similaires à de nombreux artistes de l’autre côté de l’Atlantique, parmi lesquels Stevie Wonder ou encore Sylvester dont on vous parlait dans un de nos premiers articles. Ainsi, étant essentiellement dans les choeurs elle connaît le début de la gloire en bossant avec Lee Fields, artiste qu’on peut connaître en France par sa participation au Jealousy de Martin Solveig – ou tout simplement pour sa très bonne musique.
Rencontre de Sharon Jones et des Dap-Kings
C’est en effet en 1996 soit à 40 ans que Sharon Jones enregistre son morceau initiatique : Switchblade. Elle est alors en studio avec The Soul Providers qui eux-mêmes sortent un album avec Lee Fields. Tout un plan se trame et, pour la faire courte, de l’eau passe sous les pont puis c’est en 2001 que Sharon Jones et ces mêmes Soul Providers, originaires de New York, trouvent une résidence dans un bouge de Barcelone. Ils y passent l’été, enregistrent 100 copies d’un premier album et font leur taf de label. Ils l’envoient à des DJs de funk et autres magazines influenceurs. C’est le début de la renommée.
C’est pour cet album précisément que ces “fournisseurs de Soul” changent finalement de nom et deviennent les Dap-Kings. Le premier album est né : Dap Dippin’ with Sharon Jones and the Dap-Kings. Par “dap”, entendre BONDIR, au sens où leur musique est groovy. Bref, la machine est en route et cette première sortie est aussi celle du label Daptone Records qui naît par la même occasion.
20 ans de carrière
Arrivée tard avec une épiphanie à 40 ans et partie tôt des suites d’un cancer pour ses 60, Sharon Jones et ses Dap-Kings ont quand même trouvé le temps d’être nominés aux Grammy Awards en 2014 pour leur album Give The People What They Want. Les critiques ont aussi eu le temps – nécessité de toujours faire dans la comparaison – de la qualifier d’alter ego féminin de James Brown. 1 an après son décès, donc, on se trouve en tout cas avec un magnifique album entre les mains qui mélange des enregistrements studios et des lives. En vous souhaitant une bonne écoute
Signature et crédits :
Le son : Soul Of A Woman est disponible chez Daptone Records depuis le 17 novembre 2017
Le texte : Nils Savoye
Le visuel : Illustration de Marie Casaÿs