Les sous-terrains #3 – Dead Sea et son shoegaze

Dead Sea, un dessin de Marie Casays pour L'Escamoteur

La première raison pour laquelle j’ai aimé Dead Sea, c’est que dans le clip de leur dernier single Know Where, un membre du groupe porte un pendentif en forme d’épée. J’en avais un au collège et je voudrais dire à tous ceux qui se sont moqués de moi à l’époque : « Qui c’est qui rigole maintenant? ». Eux assurément.

Mais on n’est pas là pour parler de mes extravagances modeuses visionnaires mais bien de cet intrigant groupe de shoegaze made in cocorico qui a tout l’air d’être plus connu au-delà de nos frontières qu’à l’intérieur. Car Dead Sea tourne actuellement avec les boss du genre: Slowdive. De retour l’année dernière sans avoir ne serait-ce qu’effleuré le piège du has-been, le groupe a été accueilli à bras ouverts par le public et Dead Sea a bien fait de s’engouffrer dans la brèche.

Know Where, comme Lotion et 8.50 avant lui, est une superbe réinterprétation du shoegaze à la sauce moderne. Cette esthétique visuelle qui transcende en ce moment les genres, du métal à la dark trap et ce son léger qui ne fait pourtant aucune concession à la pop. Attendant patiemment qu’elle vienne à lui.

Le clip est une balade dans les coins perdus de la french riviera qu’on essaie de nous vendre comme le désert du Nevada à grands renforts de monster trucks, motocross et d’images étourdissantes de fête foraine. Alternant caméra de qualité et caméscope, la réalisation nous fait sentir un tiraillement entre la nouvelle et la vieille école. On a presque envie de leur secouer le cocotier en leur intimant l’ordre de choisir un camp. La France ou les US ? Génération X ou millenials ? Shoegaze ou synthwave ? Et si le secret c’était de ne pas choisir et de créer leur propre faille temporelle. Après tout si l’industrie veut jouer sur la nostalgie, autant en rajouter des couches et confondre le tout jusqu’à obtenir une pâte avec plein de grumeaux.

 

C’est donc avec impatience que j’attends la sortie de l’EP « Colorate » le 4 mai prochain histoire de voir à quelle sauce je vais être mangé. Et je ne manquerais pas non plus leur release party la veille de la sortie dans un lieu tenu secret pour l’instant.

Signature et crédits :

Le son : Colorate de Dead Sea, à écouter ici dès sa sortie

Le texte : Merci à Antoine De Nardi (vous pouvez suivre son tumblr ici-même et lire son dernier article )

Le visuel : Merci à Marie Casays, fer de lance de l’asso qui est derrière tous les Traits de Marie

La release party : Le 3 mai 2018

 

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