Les Femmes s’en Mêlent au Trabendo

Trabendo Marie Lacroix L'Escamoteur Nils Savoye

Impression de déjà vu ? Nulle inquiétude à avoir, on a en effet déjà écrit sur le sujet. Même soirée au Trabendo réunissant Musique Chienne, Brigitte Fontaine et Irène Drésel sous les auspices de Les Femmes s’en Mêlent. Mêmes americanos, mêmes basses, même public, même playlist pour en rendre compte. Seule la plume change, mais lisez plutôt.

L’Americano pulse déjà dans nos veines quand on arrive au Trabendo. Des guirlandes de partout, deux invitations pour l’Escamoteur, et ça me fait kiffer d’avoir mon nom d’écrit sur la guest list.

D’abord y a cette fille, cette jolie rouquine, avec une voix nonchalante coupée à la timidité. Elle fait doucement vibrer la salle avec des notes planantes. On arrive à la dernière chanson de son set, c’est la première fois qu’elle la joue, elle l’appelle son “sketch”. Du coup elle prend ses petites fiches cartonnées pour ne pas perdre le fil de l’histoire. Elle enfile des lunettes ronde noires opaques pour se la jouer mystérieuse. Et même si sa langue lui fait quelques croches pattes, même si elle ne peut pas faire son Solo parce que son clavier dysfonctionne, elle enveloppe son morceau d’un paquet de sourires et d’une bonne présence. C’était parfait.

Passent dans la bouche quelques clopes, deux trois baisers, et, continuellement, de la bière. C’est avec la même frétillance que les petites bulles de blonde au creux de la langue qu’on se retrouve à écouter le guitariste christique de Brigitte. Torse nu, cheveux longs, intense. Et puis j’entends “love, fuck l’amour”. Je dois m’élever sur l’estrade pour la voir scander de sa voix éraillée, Brigitte. Elle est petite mais elle élève nos cœurs hyper haut, habillée de cuir, miaulant comme un chat. Elle nous dit qu’elle elle a de l’arthrose mais que nous on peut taper des mains. Elle sait même être poétique : “Mon cœur est un mégot qui ne peut pas s’éteindre”. Ca finit avant même qu’on s’en rende compte. C’était comme un shot de trop, qui s’injecte immédiatement dans les veines, mais qui est délicieux. Nous voilà redoublant d’hyper-activité. Nous aussi on a les cœurs enflammés et les lèvres brûlées au Picon. Je tape la discute avec des filles dans la queue des toilettes qui est indécemment longue. “Je vais commencer à avoir les yeux qui coulent” en dit une au bord de l’éclatement.

Et en sortant j’entends la musique d’Irene Dresel. Elle est incroyable, habillée comme une comète, éblouissante. Elle perce la scène sous la lumière jaune. La musique donne envie de faire l’amour à chaque bruit de basse. Elle t’envoie dans la stratosphère, tout près des étoiles. Et, en effet, on décolle.

 

Signature et crédits :

Le son : Sélection de Nils Savoye. Et pour vous rendre à d’autres événements organisés par Les Femmes s’en Mêlent, rendez-vous sur leur site (elles sont partout en France).

Le texte : Marie Lacroix

Le visuel : Photographie argentique non-retouchée de Musique Chienne par Nils Savoye (Canon 35mm ; Ilford N&B 400 ISO)

 

Version alternative où on parlait surtout de Brigitte Fontaine.

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