Quand la Lo-Fi apaise le caisson

Lo-Fi-une-photo-de-Marion-Bonneau-pour-un-article-de-Julien-Philippon_LEscamoteur

Un beat régulier, un synthé pour la mélodie et une caisse claire pour relever le rythme, vous voilà arrivé dans un morceau de Lo-fi hip-hop ou cool jazz ou chill hop. En se renseignant sur cette musique, j’ai trouvé des noms différents et des avis variés. On peut lui reprocher son côté dé-guindé, brouillon. Lo-fi vient de Low-fidelity, des sons un peu grésillants, un peu crados. Je ne pense pas qu’on puisse dire que ce soit encore actuel. Ces morceaux sans vocales sont assez utilisé comme samples dans les morceaux de hip-hop ou dans les animés. On parlera de Nujabes qui, justement, a performé via ces deux biais.

Laisse le piano s’envoler

Cette musique est fortement marquée par ce beat smooth, pacifique. Il t’accompagne, te fait lever la tête puis dodeliner, rabaisser et recommencer. Cette régularité est très agréable et sert de fondation au reste du morceau ; notamment pour le piano, la trompette ou les arpèges de guitare qui apparaissent dans ces morceaux de manière très aérienne et rarement en même temps. C’est cette ligne d’aiguës qui va petit à petit servir de ligne de flottaison à votre pensée en l’accompagnant ou en la guidant tendrement au fil du morceau.

Si vous avez prévu de vous envoyer ces morceaux avec des copains en soirée avant de sortir ou pour dynamiser l’ambiance, vous risquez d’avoir une petite surprise et sûrement de vous faire confisquer définitivement la gestion de l’enceinte. En effet, la lo-fi a des grandes qualités de fond sonore lorsque vous lisez, dessinez ou discutez avec des potes. Elle apaise. A aucun moment, vous allez vraiment être pris à contre-pied. Elle vous prend par la main et vous accompagne dans son cheminement. Elle est parfaite pour accompagner paisiblement vos rêveries. Vous pouvez, ainsi, profiter à loisir de leurs pochettes au style graphique doux qui sont de réelles invitations au rêve. Une certaine influence asiatique.

Nujabes – Le shogun Jun Seba

 Le Japonais Nujabes, malheureusement parti trop tôt dans un accident, est un bon exemple des artistes qui se sont fait une place dans des environnements différents. Il a travaillé sur la construction de morceaux très relax et atmosphériques en recherchant et en créant une sérénité et une harmonie, d’ailleurs fortement liée à la société et aux croyances japonaises. Il a pu travailler avec plusieurs rappeurs, notamment Substantial et l’anglais Funky DL. Et en 2004, il réalise la bande son de Samurai Champloo, un animé splendide fait par Shinichirō Watanabe (aussi connu pour avoir réalisé Cowboy bebop). On reparlera très surement de cette série d’animé mythique qui fait rencontrer des univers loufoques avec des bandes- sons originales et complètement inattendues. Du scratch en guise de transition, j’en dis pas plus.

Pour aller plus loin, je vous invite à aller voir le Grenoblois qui ouvre notre playlist, L’indécis ou encore celui qui la clôt : Elijah Nang.

La Lo-Fi sous la houlette de :

Un son : L’album Playtime de L’Indécis que vous pourrez vous procurer pour la modique somme de 45 balles sur Discogs.

Un texte : Julien Philippon

Un visuel : Rue de Belleville, février 2018, Nikon EL2, pellicule Fujicolor 200. Marion Bonneau

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