SYLVESTER, le chanteur du tube disco You Make Me Feel (1978). Une mythique voix qu’il travaille suivant la technique du falsetto : les cordes vocales serrées en chantant peu fort, comme l’ont fait un peu plus tard Michael Jackson dans Don’t Stop ‘Till You Get Enough (1979) ou encore Mick Jagger pour Emotional Rescue (1980).
Un hit qu’on connaît tous, et qu’on aurait logiquement tendance à utiliser pour résumer la carrière du chanteur compositeur. Ce serait oublier que la vocation lui est venue à travers le gospel. Ce serait oublier que l’Eglise, incarnée par ce même gospel, le rejeta en découvrant son homosexualité.
Il s’enfuit dans le San Francisco des années 1970 pour rejoindre des communautés transgenres. Les choses s’y passent, il sort des albums avec son Hot Band. Le succès est inexistant : la voix de l’homme ne colle pas aux guitares rhythm’n’blues qui l’accompagnent. C’est en 1977 qu’il commence sa carrière solo avec l’album Sylvester. Même pas franc succès, c’est seulement un an plus tard qu’on commence à le surnommer « the Queen of Disco » avec son deuxième album sur lequel figure le célébrissime You Make Me Feel.
OVER & OVER de SYLVESTER.
Une basse monstrueuse, des cuivres qui claquent, une guitare funky, ce sensuel et festif falsetto, ces chœurs évoquant une disco aux reflets de gospel… Dans ces neuf minutes, tout y est, même le solo de guitare. Un graal du groove. Quoi de plus logique ainsi que le morceau, dans cette passion devenant petit à petit tradition chez les djs d’aujourd’hui, ait subit maints et maints edits ?
Notre playlist commence par l’originale et se poursuit sur des performances plus ou moins de qualité. La question qui nous a taraudé : qui a mis quoi en avant dans chaque lecture qu’il a fait de cette sainte disco ?
Le nom donné à chaque edit peut déjà donner des indices : Baiser Sur La Disco va droit au but. Du pâté. Le talentueux Dan Shake, le talentueux Lucky Charmz : de quoi n’avoir qu’à passer le disque pour remuer un dancefloor, l’originale avec des petites percussions et des jeux de mixage. Bruno Hovart aka Patchworks reste lui dans sa juste appréhension du groove et ajoute, tout comme Guti, quelques subtiles touches de synthé.
Signature et crédits :
Son & Texte : Nils Savoye
Le visuel : Luce Terrasson [son site -> luceterrasson.com ; son IG -> @lucetrsn] Si vous cherchez un autre article avec les deux mêmes badauds, on vous conseille celui sur la naissance de la acid house entre le Japon et le Chicago des années 80 en passant par Bollywood.