Le chat : quand le miaou égyptien se fait star des internets

Mélisande Girard pour L'Escamoteur et son histoire des chats

Objet des mises en scène les plus fantasques sur les internets, il a même aujourd’hui des bars qui sont ouverts à son culte ! S’il a tendance à monopoliser la toile, rappelons tout de même que contrairement à Nabila il est dans le cœur des hommes depuis des millénaires. Vous l’aurez compris, aujourd’hui on va se demander d’où vient le chat.

Le meilleur ami de l’agriculteur

Vers 7500 avant Jésus-Christ, l’homme a commencé à cultiver assez de céréales pour pouvoir les stocker dans d’antiques silos. Du point de vue des rongeurs, cette montagne de bouffe était une aubaine. Mais c’était sans compter sur la présence du félin qui suivait sa proie sur le chemin des silos. Il éradiquait le brigand et les maladies qu’il transportait avec lui. Le chat se sustentait, les graines étaient sauves, l’homme mangeait son pain.

 

Le meilleur ami du citadin

Pour l’exemple égyptien, le rôle du garde-chasse prenait une seconde dimension. Ces serpents qui surfent sur la vague du sable ptolémaïque, ces serpents qui sucent le sang de nos enfants, ces serpents qui sifflent sur vos têtes… Ces serpents constituaient une menace pour les vivants. Oui oui, essayez de continuer à remplir un tableau excel alors qu’un anaconda est en train de vous faire un câlin à caractère constrictionnel. Pas facile dis ! Mais encore une fois la présence du gato espagnol a sauvé l’homme des périls qui l’entouraient. Sa majesté le chat se fit meilleur ami. Pourfendeur des perfides reptiles, ils en faisaient leur 4 heures pour notre plus grand plaisir. Le tableau croisé dynamique pouvait voir le jour !

 

Le meilleur ami du prêtre

Les Egyptiens, assez pragmatiques malgré leurs jolies pyramides, appelaient le chat “miou”. Leur poétique vénération en faisait un organisme sacré : quiconque tuait un miou risquait la peine de mort, un peu comme les crocodiles pour Amonbofis. A savoir qu’au début on vénérait en Egypte le lion mais pour des raisons éminemment pratiques le miou a fait ses bails en toute impunité. Quand le chat est contrarié, s’il est échaudé on le met dans l’eau froide et il fait moins le malin. Quand le lion est contrarié, on fait demi-tour, on l’appelle “minou-minou” même s’il n’a rien d’un gentil chaton puis on essaye de ne pas s’uriner dessus. Donc, pour revenir aux chats, les pères transmettaient à leur fils le culte du chat et de son bien-être. Il fallait bien s’occuper du miou. Et, s’il en venait a mourir, coutume était de le mettre dans un sarcophage avec quelques souris embaumées elles aussi. Ils sont fous ces Egyptiens !

 

Le meilleur ami du gardien de musée

Tout comme René Coty, vous vous rendez compte que le chat est un peu le meilleur ami de tous. Plutôt que de dresser une liste interminable des divers bienfaits qu’il a procuré à travers les âges, nous terminerons cette courte argumentation en pensant aux muséophiles. Au musée de l’Ermitage (Saint-Pétersbourg, Russie), ce ne sont pas des graines que l’on stocke mais des œuvres d’art. Comme les rongeurs sont de petits êtres cultivés et raffinés – cf. Ratatouille – ils se délectent aussi de chefs d’oeuvre. Ainsi, quand Elisabeth 1ere commença au début du XVIIe siècle à stocker des oeuvres d’art dans ce musée en devenir, elle s’arma de chats pour empêcher les rongeurs de se cultiver au détriment de Titien, Raphaël, Moner et autres Le Douanier Rousseau. Ainsi, depuis maintenant 3 siècles le musée est garni de chats.

On offre une bouteille de Suze à celui qui trouve un selfie de quelqu’un aux côtés d’un de ces chats. Car oui, plus j’y pense et plus je me dis que pour certains les vraies œuvres d’art de ce musée ce doit être ces bleus russes

 

Signature et crédits :

Le son : Premier album des Pink Floyd, The Piper At The Gates of Dawn (1967) a pour second morceau ce Lucifer Sam qui parle d’un chat maléfique. Le riff d’ouverture vaut le détour et il fallait bien nuancer l’éloge que nous venons de faire du chat.

Le texte : Nils Savoye

Le visuel : Merci à la très inspirée Mélisande Girard qui nous a témoigné son amour aveugle des chats avec grande classe.

S'inscrire à notre newsletter

L'Escamolettre revient une fois par mois sur les derniers projets de l'association.