Belka Records : venez découvrir le rock russe

Fleece Flower par Gregoir Chesnot et pour L'Escamoteur

On a enfoncé une porte sans se douter qu’elle cachait pléthore de nouvelles découvertes. C’est comme ça la musique. On pense s’y connaître puis paf on tombe sur tout un pan qu’on ne soupçonnait pas. Toute une culture à découvrir et à appréhender pour ce qu’elle est, même si on continue de se référer à ses propres classiques. En vous parlant de Nürnberg la dernière fois, on a donc été contacté par Belka Records, un autre label de cassettes, cette fois-ci français et compilant des rockeurs russes. Un label ou plutôt un de ses représentants, un certain Grégoire Chesnot, ancien étudiant en échange à Moscou dont on vous raconte l’histoire ici.

Retouver ses marques

Imaginez. Vous  avez découvert le rock en vous frottant aux idoles de vos parents, vous avez une petite vingtaine et commencez donc à avoir les vôtres, puis là vous vous retrouvez en terre inconnue, sans rade de quartier ou boîte à concert dont vous connaîtriez ne serait-ce que 10% de la programmation. Le curieux, le challenger ne s’arrête pas à ça. Grégoire a posé ses bagages au début des années 2010 dans cette terre inconnue. Il va faire en sorte de se l’approprier et chercher donc un moyen de satisfaire ses désirs.

Il va donc chercher des salles semblables à celles qu’il a fréquentées de ce côté-là de l’Oural. Perdu dans le désert moscovite, il va trouver des lieux où le rock se chante en russe, où c’est la vodka qui accompagne la bière et où le froid de l’extérieur se fait oublier dans la chaleur des foules dansantes. Il en ressort des souvenirs, des photos et des compiles. Cette photo d’abord, où vous voyez que le groupe Fleece Flower utilise la Budweiser pour caler son clavier. La Guerre Froide ne serait donc pas finie… Deux compilations ensuite : Russian Tour 1 & 2. Vous écoutez là maintenant tout de suite la seconde.

La découverte d’une nouvelle scène

Et je vous mets au défi de connaître un des 12 artistes retenus dans cette compilation de Belka Records. D’ailleurs, aucun des 11 artistes de la première n’y sont présents. Pensons à des démarches similaires. Si Crypt Records a voulu dans les années 1980 avec Back From The Grave, rendre hommage à tous les groupes de garage américains qui ont éclos entre 1964 et 1967, ici Belka Records s’empresse de mettre à disponibilité des Occidentaux une musique qu’ils ne connaissent pas : le rock russe. Simple comme bonjour, leur devise/slogan/mot d’ordre est alors le suivant : “Bringing the Eastern Sound to Western Ears”.

Mais, contrairement à Back From The Grave, l’éloignement n’est pas ici celui du temps, il est géographique. Car avec les internets, tout nous est effectivement accessible. Et on imaginait bien que les Moscovites ne se contentaient pas d’écouter toute la journée Motörhead ou encore les chœurs de l’armée rouge dans une nostalgie indécente de l’URSS. Oui, on imaginait bien que comme nous ils avaient la radio, des salles de concert, des jeunes désireux de reprendre le flambeau et surtout des amateurs présents pour soutenir leurs démarches. Mais de là à poncer les internets où faire 5 000 bornes pour y aller, ça devient vite plus compliqué.

Belka Records fait partie de ces amateurs qui, au final très professionnellement, ont monté un label et produit deux opus qui vous permettront de découvrir cette scène. Ils font écran. La langue n’est pas connue mais les airs s’apprivoisent. Notre oreille se rapporte alors à des figures connues. On ne va pas vous faire de dessin ou réduire ces belles figures à d’autres artistes. Ecoutez et vous saurez.

 

Signature et crédits :

Le son : Russian Tour 2 est dispo à la vente en cassette pour la modique somme de 6€ ou plus et ça se passe ici.

Le texte : Nils Savoye

Le visuel : Photo d’un concert de Fleece Flower à Saint-Pétersbourg (Merci à Mitia Komarov)

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