Et s’il était possible, sans que cela en devienne un métier pour autant, d’écrire sans contrainte, pour le pur et simple plaisir de raconter, de transmettre ? Voilà ce qu’incarnent les cartes postales que vous pouvez lire sur ce site. Quelques mots sertis d’un visuel et d’un son pour accompagner le tout. Pas de destinataire identifié si ce n’est vous.
Jour xxx
Voilà plusieurs semaines que je sillonne le territoire colombien, les trajets en bus sur les routes sinueuses, les périples à moto sans casque, les petits coucous pour rejoindre la côte pacifique, ou encore les courses en taxis dans la vaste ville de Médellin ne me font plus peur. A vrai dire, pas vraiment le choix, j’apprends à faire confiance très vite, et à suivre mon instinct, c’est d’ailleurs ce qui fait l’authenticité de ce(s) voyage(s). Plus de barrières, ni de contraintes, et un sentiment de liberté à son plus haut point.
De surprise en surprise, la variété et la beauté des paysages colombiens me laissent pantois. Je navigue entre les vagues du Pacifique, je randonne tantôt sur la cordillère centrale, tantôt sur la cordillère occidentale, à défaut d’avoir posé un pied sur la cordillère orientale.
Je chute régulièrement sur les pierres humides de la jungle, ce qui me vaut quelques bleus sur ma peau satinée par un soleil colombien toujours très présent n’importe où dans le pays.
Je peux errer des heures sur les plages translucides de la côte caraïbe, ou sur le sol doré du désert de La Guajira.
J’ai très vite remplacé ma pomme du matin par de la noix de coco, un jus de maracuya, ou de Lulo, accompagné d’une arepa (au fromage quand c’est possible). Mon ouïe s’est aussi faite surprendre par l’omniprésence de musique, dans chaque village, la salsa, cumbia ou le raggaeton demeurent, on ne peut pas dire qu’il y en ait pour tous les goûts, mais mon nouvel amour pour la salsa m’aide à vivre avec ce nouveau bruit de fond qui résonne dans chaque maison.
Mes peurs s’envolent, ou changent. Aujourd’hui, m’étant endormie sous un cocotier, j’ai eu peur de prendre une noix de coco sur la tête en faisant la sieste, ce qui m’aurait bien embêté, car si je m’en étais relevée, l’hôpital le plus proche est à des kilomètres et des kilomètres. Bon j’ai aussi peur des FARCS parfois et même des jaguars…
Quant à mon espagnol, il revient petit à petit, et je retrouve le plaisir de parler cette sublime langue qui me rappelle tant de souvenirs. Chaque conversation devient d’ailleurs un échange, un vrai. Les Colombiens m’ont accueillis d’une manière que je n’oublierai jamais. Ce p’tit Colombien il représente finalement mes échanges avec les dueños des terres comme on dit ici, les femmes, les enfants, les hommes, le crush <3, ceux qui m’ont aiguillé lorsque j’étais perdue, ceux qui m’ont enseigné la salsa, ceux qui m’ont remercié de visiter leur pays, et surtout ceux qui sont devenus mes amis.
Un son : Nada de Lido Pimienta
Un texte : La Colombia de Louise Canguilhem. Vous pouvez retrouver la carte postale de son été 2019 ici. « Poisson un jour, poisson toujours, l’élément conducteur de mon été aura été l’eau. Des plages encore sauvages du Portugal, aux criques arides de Marseille, en passant par la Manche jusqu’à la côte Vermeille en terres catalanes, terres natales. […] »
Un visuel : Louise Canguilhem
Comment participer aux cartes postales ?
Sur ce site, nous essayons de réfléchir à ce qu’il peut être intéressant de créer du point de vue des auteurs autant que du point de vue des visiteurs. Pour les auteurs, il y a cette idée qu’on écrit souvent sous la contrainte. Si vous avez la vingtaine passée et que vous lisez ce texte, a priori vous avez déjà écrit des centaines de rédactions, commentaires et essais au cours de votre vie scolaire, voire même un mémoire d’une centaine de pages.
Et s’il était possible, sans que cela en devienne un métier pour autant, d’écrire sans contrainte, pour le pur et simple plaisir de raconter, de transmettre ? Voilà ce qu’incarne ce projet de CARTE POSTALE. Venez partager un moment en racontant ce que vous voulez, sans destinataire précis mais avec la simple idée de vous remémorer un beau moment.
Tous nos articles sont des duos alliant un son, un texte et un visuel réalisés par au moins deux bénévoles distincts. Pourtant, ici, c’est vous qui prenez la parole et recréez l’univers de vos vacances. Cette carte postale c’est la vôtre et vous pouvez choisir une image plus belle que celle des tourniquets qui grincent, des mots plus profonds que les 140 caractères d’un tweet et une musique pour accompagner cette paisible lecture.
Vous l’aurez compris, vos contributions sont les bienvenues et seront publiées sur le site. N’hésitez pas à nous les transmettre à contact@lescamoteur.fr.
Pour les curieux de la genèse du projet on vous raconte tout dans cet article.