Aujourd’hui je suis parti courir comme je le fais régulièrement depuis que je suis passé à la trentaine, je ne pensais pas dire ça il y a encore deux ans de ça mais je suis maintenant dépendant de cet effort physique hebdomadaire ; ça me vide la tête et me permet de passer en revue ce que je vais faire au cours de ma journée.
J’ai pour habitude de courir une fois par semaine, deux fois quand je suis motivé. La semaine dernière j’y suis allé trois fois par besoin de souffler et d’évacuer : le martelage médiatique, même sans y prêter attention, commençais à me courir sur le haricot, et j’étouffais.
11h35 : je me lance. Sur mon parcours je croise cinq personnes dans leur effort physique, nos regards ne se croisent pas, je préfère rester concentré sur mon trajet, comme je le fais habituellement. Je sens une légère tension, peut-être une parano de ma part.
Ma course me fait du bien, je dois penser une ou deux fois au mot « Coronavirus » qui a désormais cassé les scores et pris la vedette au mot « Amalgame » de 2015, mais je suis serein et concentré.
J’arrive sur la dernière partie de mon parcours quand j’entends sonner le clocher de l’église au loin.
Il est 12H.
Je garde la même vitesse de course mais mon esprit ralentit, comme alourdi par la prise de conscience de ce moment doux-amère qui dure une dizaine de secondes. Je prends conscience de ce nouveau mode de vie un peu flippant, mais surtout du temps que je vais prendre pour étoffer mes connaissances, mes activités artistiques, prendre le temps d’écouter de la musique, moi qui passe mon temps à la créer.
Prendre le temps, imposé ; le prendre.
Un son : The Luna Project – I Wanna Be Free (Black Label, 1993).
Un texte : Lucas Desmottes aka Roy Vision
Un visuel : Photographie de Lucas Desmottes
Comment participer aux cartes postales ?
Sur ce site, nous essayons de réfléchir à ce qu’il peut être intéressant de créer du point de vue des auteurs autant que du point de vue des visiteurs. Pour les auteurs, il y a cette idée qu’on écrit souvent sous la contrainte. Si vous avez la vingtaine passée et que vous lisez ce texte, a priori vous avez déjà écrit des centaines de rédactions, commentaires et essais au cours de votre vie scolaire, voire même un mémoire d’une centaine de pages.
Et s’il était possible, sans que cela en devienne un métier pour autant, d’écrire sans contrainte, pour le pur et simple plaisir de raconter, de transmettre ? Voilà ce qu’incarne ce projet de CARTE POSTALE. Venez partager un moment en racontant ce que vous voulez, sans destinataire précis mais avec la simple idée de vous remémorer un beau moment.
Tous nos articles sont des duos alliant un son, un texte et un visuel réalisés par au moins deux bénévoles distincts. Pourtant, ici, c’est vous qui prenez la parole et recréez l’univers de vos vacances. Cette carte postale c’est la vôtre et vous pouvez choisir une image plus belle que celle des tourniquets qui grincent, des mots plus profonds que les 140 caractères d’un tweet et une musique pour accompagner cette paisible lecture.
Vous l’aurez compris, vos contributions sont les bienvenues et seront publiées sur le site. N’hésitez pas à nous les transmettre à contact@lescamoteur.fr.
Pour les curieux de la genèse du projet on vous raconte tout dans cet article.