L’heure a sonné l’effondrement
Pieds et poings liés
À bout de souffle à force de foncer dans le mur
En talons haut réglés comme des horloges détraquées
Se jeter à terre se jeter à ses pieds
Puis tout jeter en l’air
Comme l’argent par les fenêtres
Et faire semblant
Chercher parmi les ruines, sans regarder la tendresse
Mépriser toujours plus fort
Demander à être blessé de nouveau
Broyer du noir
Aller se faire cuire un œuf
Et se faire raconter des histoires
Pour faire passer ce fichu temps
Continuer de faire comme si
Arrêter la poésie
En allumant la télé
Héros d’exploits miniatures
Au premier plan pour exister sur la photo
La coupe est pleine
S’en laver les mains
Le ruissellement n’a jamais existé
Un mur tombe pour le montrer.
UN SON : Dans Palermo Palermo, on entend Bucket’s Got a Hole in It, un morceau que l’on attribue à Clarence Williams, compositeur louisianais. Cette version est chantée par Louis Keppard, guitariste et tubiste de la Nouvelle Orléans. L’enregistrement est issu d’un travail de collecte réalisé par l’historien Samuel Charters : Music of New Orleans, Vol. 4: The Birth of Jazz.
UN TEXTE : Inspiré par une chorégraphie de Pina Bausch, Palermo Palermo, le texte de Marion Bonneau vous invite à aller voir la version restaurée de cette pièce, mise en ligne sur le site de la Fondation Pina Bausch.
UN VISUEL : Deux dessins de Lucile Fauchier, gouache, encre et crayon de couleur sur papier.