Macki, Dimanche 02 juillet 2017. Après un déjeuner dominical plutôt constitué de liquides et de pain fromagé que de poulet et de patates, l’équipe prend la route en direction de Carrières sur Seine. Là-bas est organisé le Macki Music Festival, contraction du crew organisateur de soirées La Mamie’s et du label indé Cracki Records. La Mamie’s squatte principalement des espaces en plein air (La Ferme du Bonheur, la Plage du Glazart…) pour passer du son disco/house. Cracki Records, eux, comptent parmi leur écurie Agar Agar ou encore l’énervé Renart qu’on pouvait voir en fin de festival.
Ce dimanche commençait morne et une fois arrivé en gare de Carrières, quel plaisir que de compter ses amis pour vérifier que personne ne manque, enlever le ciré puis marcher une vingtaine de minutes avant d’apercevoir les reflets argentés de la sauvage Seine. Peuplée de saules pleureurs et de jeunes entre fin d’apéro et prémices de festival, elle nous attire comme un aimant vers les portes du Macki. Juste après avoir franchi les contrôles, on entend Folamour au loin qui passe Pump Up The Jam, et en effet la mayonnaise prend. On arrive au beau milieu d’une assemblée entre rires et pas de danse timides mais sereins, le soleil perce à travers les arbres et illumine les tenues des festivaliers. Les deux tracks qui suivent sont si bien qu’elles entament la bande-son de votre article.
Cumbia l’aise
On reste un instant, puis quittant la première scène on entend au loin de la cumbia. Les gens sont méga chauds : concours improvisé de limbo, danses en cercle… Comme aux éditions précédentes, on cerne une certaine communion entre les participants du festival. Les pintes à 7€ ne freinent pas les ardeurs et le soleil fait en sorte qu’elles fassent leur effet.
Le groupe, après quelques recherches, c’est Los Wembler’s de Iquitos, né à la fin des années 1960 d’un père péruvien et ses cinq fils. Ils ont été les précurseurs de la diffusion de la cumbia amazonienne. Le principe de cette sous-branche de la cumbia péruvienne est la mise en avant des costumes, croyances et coutumes traditionnels de la région. Bref, la musique est changeante, dansante et colle parfaitement à l’atmosphère de ce dimanche. Evidemment le père n’est plus de ce monde après tout ce temps mais ils tournent tout cet été en France, à vous de jouer pour trouver leurs dates ! On sait de notre côté qu’ils seront au Pete The Monkey en Normandie où on compte bien les revoir…
Jacquie et Mézigue
Petit moment d’absence, on se retrouve sur la scène principale où un homme coiffé d’un bob noir et vêtu d’un manteau de sécurité routière fait voguer les avances d’une cougar. Mall Grab vient de s’en aller et il prend le relais, profitant de cette étrange transition pour balancer un peu d’acide. Un début très sexuel qui va bien avec l’avancée de la journée, il doit être aux alentours de 20 heures et pensez qu’il en est 7-8 de plus quand vous sortez le soir. On le voit au thermomètre Jim Irie – membre du crew D.KO, le label de Mézigue – qui danse à l’arrière-plan.
Et c’est là l’astuce du Macki. Enfin de la fête extérieure en général. Le glauque d’une boîte de nuit décorée d’une boule disco et de lumières vite fait chinées n’égale en rien la richesse du lieu choisi pour le Macki. Le parc de la Mairie prend en pleine tronche le coucher de soleil, le dancefloor compte un arbre pour quarante personnes et si vous avez un coup de mou les berges de la Seine vous accueillent avec leurs saules pleureurs et leur gentille inclinaison.
On nage donc en plein rêve et la musique nous absorbe tellement qu’on a oublié de jeter un coup d’oeil aux bacs des disquaires venus exprès pour l’occasion. Un bac reste chez Groovedge et on trouve un petit Jesse Green qu’on vous ajoute dans la playlist, aux côtés d’un acid jazz un peu ringardoss mais qui se tient.
Renart et aurevoir
Passe sur la seconde scène Renart qui tape quand même pas mal. Les murs de basse finissent par l’emporter et on se retrouve possédé par des mesures acides surélevées de basses assassines. C’est là qu’on se rend compte que le lundi arrive bientôt et que le plaisir est confronté aux obligations du travail. C’est là qu’on tente de raisonner et que les bons amis nous soutiennent. « Mais moi, si je pouvais, ma vie ce serait un festival ! » Voilà ce que le Macki fait dire aux gens.
Car oui, Macki c’est aussi la réécriture du maquis, cette végétation dense et peu accessible des régions méditerranéennes qui comprend surtout des espèces arbustives, broussailleuses et épineuses. Un espace qu’il est difficile de pénétrer mais dont l’odeur et l’esthétique valent le détour. Le Macki a changé l’odeur en son.
Si on vous a mis l’eau à la bouche, réservez votre weekend du 5 août pour aller à Bobigny où se tiendra le MACKI OFF (-> Event facebook ).
Cet article est l’oeuvre de :
Luce Terrasson pour les visuels.
Nils Savoye pour le texte.
Set de Folamour et vinyls de Groovedge pour le son.