Nelly Monnier et Eric Tabuchi ont entrepris, depuis maintenant dix ans, de parcourir toutes les routes de France afin de créer un Atlas des Régions Naturelles. Entendez par là qu’ils photographient le territoire dans ses moindres recoins en sillonnant mêmes les routes que seuls les touristes égarés empruntent.
Atlas, dans la mythologie, c’est celui qui est condamné par Zeus à porter la Voûte Céleste sur ses épaules. Ici, c’est du haut de leurs épaules que Eric et Nelly exhibent les Régions Naturelles de France et de Navarre – le Sénonais, le Petit-Caux ou encore la Planèze pour n’en citer que quelques-unes.
Leur travail était déjà visible au compte-goutte sur le site de l’Atlas des Régions Naturelles. On y voyait se succéder des trompe-l’œil en façade de garage, des habitations typiques, d’autres plutôt industrielles ou encore des bottes de foin assemblées artistiquement. Des productions issues de leur périple, à vendre pour faire entrer l’Atlas dans vos salons.
Tout cela s’imposait à nous mais lisant leur journal de bord ou les suivant sur les réseaux sociaux on s’imaginait qu’il y avait plus. Maintenant, telle une carte qui montrerait l’évolution du réseau de la 3G en France, on voit l’Atlas des Régions Naturelles colorer petit à petit la France et essaimer dans des communes aux noms chatoyants de Anglesqueville-la-Bras-Long ou encore Arboucave.
Il suffit de faire un tour sur le site pour s’apercevoir du travail accompli en dix ans (cliquez ici). Mais est-ce exhaustif ? Est-ce que ce n’est pas justement en entreprenant cet Atlas qu’ils se sont rendus compte que jamais il ne serait exhaustif ? On en revient à la nature profonde d’Atlas : Nelly et Eric ont là affaire à un travail de Titans.
UN SON : Avant d’être photographe, Eric Tabuchi faisait partie du groupe Fric Frac que vous connaissez peut-être via leur titre Tes états d’âme… Eric qui était dans le top 10 en février 1987.
UN TEXTE : Nils Savoye
UN VISUEL : Photographie de Nelly Monnier et Eric Tabuchi, les artisans de l’Atlas des Régions Naturelles.